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Écrire

Écrire pour de vrai, car ça fait longtemps.
Écrire sur la vie qui passe,
sur les sentiments qui nous traversent,
sur les allers-retours enchanteurs,
sur les tours de passe passe de ton regard au mien.
Écrire pour m’enfouir dans le noir profond de tes pupilles,
m’y enfoncer jusqu’à me cogner à la paroi de ta rétine,
m’y blottir confortablement en attendant l’accalmie.
Te voir en loupe de l’intérieur,
te connaître jusqu’au sommet de tes cils,
t’apprivoiser pour que quand se fermeront mes paupières,
ton image habite à jamais l’orbite de mes souvenirs.
Écrire pour de vrai, car c’est une nécessité.
Écrire sur le temps qui lasse,
sur les souvenirs qui nous pénètrent ou nous échappent,
sur ces va et viens révélateurs,
sur la magie de l’instant quand tes yeux me transpercent.
Écrire pour me lover dans la chaleur profonde de tes bras
et m’y engouffrer jusqu’à me cogner à la paroi de ton cœur,
m’y laisser vivre en attendant la fin de la tempête.
Te voir en dedans, te découvrir et sentir jusqu’au battement de ton être.
T’apprivoiser pour que quand s’arrêteront ces palpitations,
ton image habite à jamais le cœur de mes souvenirs.
A jamais, il restera dans cette ronde bizarre qui accueillera ton âme dans ce
monde intérieur.
Images chavirées, images qui trépignent de rester sur l’instant qui ne serait être éphémère, et qui cogne ce malheur de te perdre à chaque moment.

Mais comment fonctionnent les souvenirs ?
Alors vivre pour de vrai, car ce n’est pas un hasard.
Vivre avec toi les souvenirs mais vivre avec toi aussi le temps qui passe, vivre le jeu de chaque seconde.
Les petits bonheurs, les choix.
Se persuader que le bonheur est là, qu’il est là bien en face.
Que nos souvenirs restent mais que le temps lasse.
Ça nous pique l’anatomie, ça chatouille les étincelles et ça nous ferait presque ouvrir les yeux.
Vivre à faire péter l’horizon, vivre les souvenirs du dimanche, les souvenirs du jeudi, les souvenirs du matin quand le soleil et les mots se battent en duel.
Quand le cœur est empli de gratitude, parce qu’ouvrir nos yeux, c’est déjà bien.
Parce que l’oiseau nous bredouille une berceuse pour ne pas nous endormir sur
ces souvenirs, mais plutôt s’en réjouir.
Se réjouir de ce temps, qui périt et qui dure mais qu’on ne perd pas parce qu’on le vit.

Mon ami

L'étoile est belle mon ami. Ton étoile est belle mon ami.

C'est elle qui te mène mon ami. C'est elle qui te mène à l'abri.

Mon ami ton étoile est étincelle, mon ami, ton étoile est fidèle, mon ami,

tes doigts en parcourent ses rivages, mon ami,

ce sont des horizons qui te sortent de ta cage, mon ami,

des balbutiements fiévreux, mon ami,

des tâtonnements langoureux, mon ami,

des pourquoi des comment, mon ami,

pas de réponses forcément, mon ami.

Mon ami, le temps est relatif, tu en cherches le sens et ce n'est pas répétitif, mon ami.

C'est une longue danse que la vie, mon ami,

c'est une longue transe que de vivre mon ami.

Alors aime et ris mon ami, pense et cris mon ami, bois et rêve mon ami.
Panse tes trêves mon ami.

 

Garde au creux. Là tout au chaud l'éphémère et le toujours mon ami,

le souvenir lointain de ces goûts à ta bouche, et là haut, mon ami

enferme avec fièvre L'amour, mon ami,

la tendresse mon ami, l'amitié, mon ami, les caresse,mon ami,

celles des mains, celles des mots mon ami,
mais aussi celles des heures qui passent, mon ami,

celles de ceux qui te lassent mon ami.

La paresse crasse, mon ami, la bassesse passe mon ami.

Ne te retires pas mon ami dans cette contrée lointaine qu'est l'égoïsme mon ami,

mais regardes, ils sont comme toi mon ami.

Égaré, blessé mon ami, en doute, en route, mon ami. En route, mon ami. En route ami.

Le clou de girofle

Le clou de girofle. C'est l'odeur qui l'accompagnait. C'est pas banal, de sentir ce petit machin. Elle s'en n'était pas un de petit machin. Je l'ai vu arrivé de loin.
Elle a captivé tout de suite ce qui me sert de radar. C'est mon nez. Je sens les gens. Pas comme un chien, hein, plutôt comme les dauphins une sorte de connexion, de palpitation. Je sais assez vite si tu vas me casser les noisettes ou pas. C'est mon petit radar. Ma petite intuition, mon petit chez moi qui me parle de toi, mon petit ami, mon petit chien qui renifle.

Alors, je l'ai miré, je l'ai palpité sans trop d'intentions., sans déraison. Et d'un coup. Elle me parle, oui elle me dit je suis d'ici, je fais ça, j'écris, je mire, je balbutie des choses, je trouve des fadaises aux nouvelles qui me plaisent..
Alors...

Moi ça me fait des trucs, ça me gargarise, je me sens comme un éléphant élancé avec confiance, donc je dit. Je dit, "ba t'as qu'à m'accompagner un moment, on se fera des fantaisies, des petits doudou dans le creux de l'oreille, des petits bidous sans trop se soucier de la veille. Des tout petits bidules, tu sais du genre qui te laissent pantois, et qui ne donne jamais l'heure, du coup, tu arrives jamais au bon moment parce que vivre ça c'est vachement plus vivant que ce qui n'existe pas. Et puis c'est toujours maintenant parce qu'après c'est déjà un peu trop tard."

Et elle rigole, la petite dame. Un rire ça a de quoi agacer quand il est pas au bon endroit. Elle se marre, elle se tape la bedaine. Madame fait genre qu'elle a le temps d'attendre qu'on l'aime au premier regard, enfin là c'était plus une question d'odeur. Elle me nargue de toutes ses dents et en plus bein son rire il me donne encore plus envie de l'inviter à découvrir mon intérieur, mon chatoiement de tout au fond que je bricole à l'occasion, pour les moments propices à déraisonner sévère.

Parce que l'amour c'est pas bien quelque chose de raison. Je sais pas si ça le fait à tout le monde, mais moi, ça
me tend l'exceptionnel, ça m'agite le rarement et le téméraire et ça me conforte la chimère imprécise qui gravite au milieu de ma poitrine. Enfin, bref. Je crois que ma carcasse sympathique va se rentrer doucement après cette déconvenue raisonnable.

En toi

Mais qu'est ce qui vit en toi?..
Les moiteurs ardentes des amours volubiles,
l'intimité mordante des âmes mobiles.
Mais qu'est ce qui vit en toi?
Ces tatouages ancrés dans cette chair palpitante
Ces dessins marqués sur toutes ces vies pendantes
Mais qu'est ce qui vit en toi?
L'étrangeté de l'immense, le confins du petit
Balbutier en intense, les palabres des envies.
Mais qu'est ce qui vit en toi?
De savoir à l'envers, de tromper à l'endroit
Les baisers de l'hiver, les caresses d'autrefois
Les quarantaines exquises sur des lits balbutiant
D'aimer ces chimères balises,
t'en abreuver et de n'en plus revenir un instant.
Mais qu'est ce qui vit en toi?
L'aventure joyeuse, le destin du hasard
Les pensées voyageuses, les matins en retard
Mais qu'est ce qui vit en toi?
Un ennui insoluble, une téméraire frénésie
Un passé en eaux troubles, une horloge qui pâlit
Mais qu'est ce qui vit en toi?
Ce décor de mille feux qui ne quitte plus tes rêves
Impossible, onéreux qui coûterait à tes trêves
Mais qu'est ce qui vit en toi?
Ces tendresses soulantes, ces désirs vagabonds,
Des cambrures tremblantes sur des mains déraison.
Mais qu'est ce qui vit en toi ?

Issue

Mais pourquoi le temps?
Pourquoi cet indicible moment?

Ça avance enfin...

C'est une route longue et sinueuse le temps. C'est dense. Alors on dit ça passe vite. Mais vraiment, quelle danse?
Combien de minutes vécues, combien de seconde attablées au chevet des autres et des liturgies avides de sens ? Combien d’espiègles règlements inconnus enfin construit et combien de chemin vertueux infligés au doux sentiment de bien être ?

Combien de combine au temps, cérébrales et lamentables, balbutiantes et véritables ? Combien faudra t-il que l'on donne aux autres pour vivre, pour ressentir, pour palper le moment ? Qu'est que je t'apporte maintenant? Pourquoi vouloir un but aux indéfinissables tendresses? Le réel n'est il pas une copie de sentiments bafoués sur le lit des paresses ? J'en connais des sentiments. Ceux que je te dis et ceux inavouables, ceux que je porte en
dessous de l'intéressante légèreté de l'être. Celle qui ne feint que dans certains moments dérisoires et
pompeux, quand l'avenir est une ode aux adieux.

Je feins, oui.
Car c'est la seule issue qui porte au delà de mon être. 

Pour garder le crédit qui me reste pour ces autres.

Quand je suis en amour, en palabre et en reste,

je ne vis que pour l'autre pour vider cet autour.
Et bien sûr on le sens cet indicible ensemble,

qui louvoie, qui prédit et qui ne connaît aucune fable.
Qui n'implique aucune faille, qui ne commet pas l'erreur

qui contredit l'affable et qui a contrecœur,
accepte les parures, efficientes, éphémères,

conteste les dorures impatientes et l'horaire

n'est que peu fantaisie, adorable fadaise.
Je vis pour le moment, et j'en suis bien fort aise.

Que tu ne sentes pas qu'il est indispensable

de rêver et d'aimer et de se mettre à table

sur ce lit de pensées et d'embrasser ensemble

ce divin qui est palabre, qui empêche d'entendre

la musique joyeuse des autres et du fond de ton âme

accepte la parure, marche pied de ton âme.

Car si on te connaît, on pourrait bien t'aimer,

alors la fin serait pour ton inimitié.

Envers toi bien sur, car le temps unanime

passe comme les gens à travers et l'infime

ne serait que folie envers tes déraisons.

Tu ne seras qu'une folie aimé par la passion.

Celle qui gueule au fond de mon être futile,

aimant à l'horizon des sentiments utiles

à mon dedans si doux qui en devient réel

que l'esprit rendu fou par tant d'amour réel.

Exprimerait mes pensées, mais en ai je le droit,

de ne prendre ce temps que pour penser à toi...

Les autres

C'est la que tout finit ou que tout commence.
Les autres. Pas l'enfer, mais la distance, qui te donne le loisir d'un jardin intérieur,
Qui te donne le pouvoir de te voir de l'extérieur
Ça consume les autres.
Ça impose les autres.
Des responsabilités, de l'amour,
Des palpitations apeurées, des contours.
Qui te laissent entrevoir que tu es bon, que tu es seul
Que tu es con, que t'es pas seul.
Ça cri à l'intérieur, les autres,
une perpétuelle envie de ne pas se laisser faire.
On s'en fout ou on s'en meurt
Des autres, mais faut se taire.
Parce que ça ouvre les autres
Ça trépigne, ça palpite
Ça réjouit les autres.
Ça te place et ça t'aime les autres.
Ça t’écrit, ça te chante de la vie les autres
Ça te dit dans l'oreille des secrets les autres
Ça te prend par la main, ça t'emmène les autres
Ça t'cajole, ça t'petrit, ça te laisse faire les autres.
Et ça t'aime, putain, ça t'aime pourquoi
On sait pas, on s'en fout, mais c'est bon aussi les autres.

Sûr

Étonnement tout te tiens.

A la vie et aux tourments tumultueux de l'être.

Ça ne te retiens pas.

Ça ne te retiens pas de vivre en fait.

Car tu te tiens.

Tu es tenue ferme aux chantres épidermiques des quelconques graines de laisser faire et de laisser vivre.

Ceux qui taisent les petites orgies de capitalisme, au gré du vent, contré par les yeux des autres.

Et tu t'en fous.

Tu t'en tapes largement la bedaine, de ceux qui ne rigolent pas, ceux qui ne badinent pas, ceux qui ne frivolent en rien, ceux qui ne conviennent pas, ceux qui inlassablement ne se laisse pas vivre, ceux qu'on voit devant, ceux qui savent tout sans douter de rien, ce qui n'est pas une mince affaire et ce qui prend une énergie de tout les temps. Toi, tu t'en vas chiner, tu frivoles, tu palabres, tu dandines, tu rigole, tu rencontres, tu espiègles, tu flânes, tu sais peux mais tu sais bien, tu tumultes par hasard et tu aimes surtout le soir quand la goutte a débordé le vase, quand il est trop mais qu'il est bien, quand c'est trop tôt mais que cela vient.

Comme une ombre sans tableau, vive et chatoyante. Un reflet d'un autre qui serait toi mais pas vraiment. Ou tellement.

C'est selon l'heure, selon le temps. Et tu aimes, ça tu en es sûr.

Le trait des canons

A compter les ombres innombrables, qui nous séparent de nos palabres, on a failli.
Sous couvert de notes barbares, de mots étrusques, de faim de bar, on a pâli
Quoi de neuf dans vos artères, dans vos séances de fin de guerre, on a maudit
On a testé sur des hagards et trois crétins en fin de bar, on a choisi
Et on entend le silence qui rode,

la mort patiente nous joue son ode

et c'est le temps qui saoule le trait des canons.
Et comme si la fin ne suffisait pas,

les langues qui ne vont pas combat,

drainent l'espoir et se saoule avec leurs propres mots.
Leurs mots incandescents de fièvre,

leurs slogans apeurés et mièvres,

belles histoires pour donner la chaire au canons.
Contentez vous, restez alerte,

condamnez vous, reste muette

grande folie qui laissent les hommes sans raison.
Sans raison particulière,

on s'étripe, s'attrape, on se perd,

on s'emmêle le devoir, la foi, la passion.
Les bombes qui sommeillent se hasardent,

sur nos gueules la patrie se lézarde

et noie encore les toits sous le ciel des saisons.
Les saisons qui passent de travers,

dans ces gorges c'est bien le tonnerre

qui brûle le sang et plie dans la direction,
de la raison tombée en poussière,

le vert cachant le gris du fer

et monte en souvenir des jours de communion

Les billes

Pour que sans nos kopecks,

On pique à Pâques avec nos potes.

Quatre à cinq pâquerettes

cueillis caduque devant nos portes.

Faudra filer à fond c'est sur

si le filon s'essuie au sort,

au fond des fûts à mesure,

au fond des villes et des ports.

Et pour les cons qui s'égosillent

à cueillir devant nos portes

c'est pas la vie d'avoir des billes

il faut déjà que l'on s'en sorte.

 

Depuis des décennies,

on dit de nous à demi mots

dix fois plus de dénies

de décadences, de nom d'oiseaux.

Faudrait refaire de fond en comble

nos vastes fastes pimpants d'époque,

pour pas que les cons se mettent en ronde

cueillir caduque devant nos portes.

Et les décennies qui défilent

toujours caduques devant nos portes,

faudrait pas détourner les billes

mais faudrait bien que l'on s'en sorte.

 

Il n'y a pas de kopecks

pour des décennies.

Demain c'est la diète

à deux mains vers la folie.

On en sera si sur.

Et les noms d'oiseaux

accrochés à nos portes

seront si beaux, feront en sorte.

Que le cons qui viennent

cueillir à pâques devant nos portes,

que les cons qui viennent cueillir devant nos portes

repartiront sans leurs bottes.

D'autres en poche et d'autres à venir...

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